SalonH, Paris, 2019

« Le vaisseau atterrit et vint s’immobiliser à la lisière d’un parc. Kastner alla au hublot et contempla les arbres. 

« Dans les livres que ma famille avait conservés, il y avait des images représentant des arbres, dit-il d’un ton pensif. »».

Phillip K Dick. Jon’s World. 1954. Dans Paycheck : Classic stories.

  Il jette un regard sur ce qu’il a connu, sur ce dont il se souvient encore. 

Sa pensée navigue vers une utopie rétrospective, laissant derrière lui la distopie angoissante du temps où les énergies du dessus et du dessous se sont bousculées. Dans sa récapitulation intérieure il cherche dans les reflets de sa mémoire les choses qu’il a connu et qui étaient siennes. 

Ainsi étaient les arbres ?… Ainsi était la montagne sur le lac? …Ainsi était la photosynthèse? 

Il décide de donner forme à ses souvenirs, avec les moyens du passé. 

Il recompose un paysage terrestre depuis un futur encore non accompli, se propose d’envoyer des cartes postales depuis ce monde en devenir. En pédagogue, 

il exhume des schémas scientifiques, maintenant classés en tant qu’écritures archaïques, et les superpose aux clichés de sa mémoire. Il s’appuie sur des infographies qui tracent les chemins de l’énergie, ses sources, les interprétant comme causes du grand dérangement, du moment où les choses n’ont plus trouvé leur place. 

Est-il possible de les reconfigurer à l’aide de la mémoire? 

Il se le demande.

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